KELLY FINNIGAN & THE ATONEMENTS

04/02/2025

LA MAROQUINERIE

PARIS

La distance, en tant que mesure du temps et du lieu, imprègne l’album de Kelly Finnigan, A Lover Was Born, d’un cran et d’une grâce qui transforment la passion en vertu. Le dernier album solo du leader de The Monophonics s’enracine dans les meilleures traditions des labels de soul du Midwest comme King, Curtom, Dakar et la Bodie Recording Company. A Lover Was Born témoigne que ces grooves profonds ne se résignent pas à la nostalgie, mais qu’ils sont au contraire au cœur brûlant de la nostalgie et de l’espoir. 

 

Le voyage que Finnigan propose aux auditeurs sur les onze pistes de Lover fait écho à l’état de mouvement et de croissance depuis son premier album solo, The Tales People Tell (2019). Ces deux disques clôturent une période de production prolifique, comprenant deux albums de Monophonics, un album de Noël, une mixtape, ainsi qu’un programme complet de production et d’ingénierie pour d’autres artistes (The Ironsides, Alanna Royale, les Sextones). « Il n’y a rien de tel que de faire des disques », déclare Finnigan. « J’ai l’impression que c’est ma raison d’être, la raison pour laquelle j’ai été mis sur cette terre.

 

Écrit en Californie, dans l’Ohio et à Staten Island, Kelly Finnigan a collaboré avec de vieux amis en studio et en dehors. « J’aime travailler seule, mais ce n’est pas comme ça qu’on fait un disque… Presque tous ceux que j’ai fait venir pour cet album ont travaillé avec moi, ont fait des tournées avec moi ou ont passé beaucoup de temps avec moi. Max et Joe Ramey (The Ironsides), Jimmy James (Parlor Greens), Sergio Rios (Orgone), Joey Crispiano (Dap Kings) et Jay Mumford (alias J-Zone) contribuent tous au son général de A Lover Was Born.

 

Des influences dramatiques comme Isaac Hayes (regardez le piano sur « Be Your Own Shelter ») et Jerry Ragovoy sont mélangées à des morceaux uptempo de Northern Soul pour créer des morceaux comme « Get a Hold of Yourself » ou « Chosen Few ». Le point de vue de Finnigan sur la Deep Soul est brillamment capturé sur « Walk Away from Me » et « Love (Your Pain Goes Deep) », tandis que le Boom Bap est omniprésent sur les titres percutants « His Love Ain’t Real » et « Cold World ». Des chansons plus lentes comme « Let Me Count the Reasons », l’émouvante « All That’s Left » et la fin de l’album « Count Me Out », qui fait vibrer l’âme, montrent le côté honnête et tendre qui est devenu la carte de visite de Finnigan. En même temps, sa voix est brute et terrienne, dans la meilleure tradition des chanteurs de R&B comme Otis Redding, Lee Moses et David Ruffin.

Les chansons de A Lover Was Born reconfigurent l’ADN épissé et échantillonné du hip-hop (extrait par des fouilleurs de caisses comme Dilla et RZA) pour créer quelque chose de nouveau, soulignant à la fois le spectre et la profondeur de la soul tout en démontrant l’intemporalité du son de Finnigan.